2. Contexte

Ils rentrent dans la salle de classe, on est en pleine leçon de mathématiques. On ne pas comprit mais on ne pas fait la même tête que le professeur qui est dépassé par la situation. Ils sont quatre, deux filles et deux garçons, la parité. On rit à voir ce qu'il se passe. L'un des garçons prend la parole pour parler, il s'excuse de déranger le cours mais on est heureux de ne pas continuer cette leçon. D'un coup, plus personne rit lorsqu'un troisième homme rentre dans la salle. Je me suis remise bien dans mon siège, un peu gênée par ce que je vois. L'homme est défiguré. J'ai mal pour lui. Il se présente, se prénommant Henri, vingt-deux ans. Et il nous raconte son histoire.

« J'étais dans la rue avec mon petit-ami, on rentrait d'un McDo, on n'avait pas les moyens d'un grand restaurant mais on s'en fichait, il avait eu son jouet d'Happy Meal. On était dans la rue de Philadelphie. On se tenait la main. On a vu un groupe de cinq personnes s'approchaient de nous. Peut-être qu'on les dérangeait à rire trop fort dans la rue. Mais non, c'était nos mains liées qui les dérangeait. Ils nous ont tapé dessus. Ils étaient en supériorité numérique, on n'a rien pu faire pour se défendre. J'étais en sang, mon copain aussi. Couché par terre à cause de la douleur, ils nous ont cracher dessus avant de nous traiter de pd. »

Dans son discours, on sent encore l'émotion, même du fond de la salle on voit ses yeux brillés.  Ses poings sont serré comme s'il se retient d'aller en taper un. Nos regards se croisent, il insiste pendant que moi je baisse le regard. Toute cette haine envers ceux qui lui ont fait du mal, c'est flagrant. Alors que la colère monte en lui, une des filles prend la parole.

« On est en 2017. On envoie des bombes nucléaires qui ravagent des pays entier, on envoie des navettes dans l'espace, on est à deux doigts de trouver une nouvelle planète sur laquelle habité quand la Terre ne voudra plus de nous. On fait des progrès. Pourtant, on nous tape dessus parce qu'on aime quelqu'un du même sexe que nous. Pourquoi fait-on des progrès d'un côté pour régresser de l'autre ? Nous sommes Smalltown Boy, une association de défense des droits lgbt. »

C'est bête, mais je ne sais pas pourquoi, j'ai pris leur flyer et je suis allée à la réunion dont ils nous ont parlé par la suite. Dès que je me suis assise dans l'amphithéâtre, l'un des représentants de l'association est venu me voir. Ensemble on a parlé une bonne dizaine de minutes pour qu'avec un grand sourire il me dise.